La thérapie EMDR, du travail psychothérapeutique à la magie

Marielle Jimenez, psychologue diplômée en psychopathologie clinique et en formation EMDR, IFEMDR niveau 2

L’image de l’EMDR dans le grand public est le mouvement des doigts du thérapeute qui fait des mouvements devant le visage de son ou sa consultante. Nous appelons cela la phase de déprogrammation des traumatismes et effectivement, cela se produit lors d’un processus de soin selon la thechnique de l’EMDR.

Mais l’EMDR est beaucoup plus que seulement des stimulations visuels alternées !

Tout d’abord, la personne qui vient consulter le fait souvent sur les conseils d’un médecin, d’un praticien en bien-être, ou de son entourage.

La première séance en EMDR correspond à l’anamnèse de la personne. 

Pourquoi elle a pris rendez-vous ? 

Quelles sont ses symptômes ? 

Quelle est l’histoire des symptômes ? Depuis quand, dans quelles circonstances ? Qu’est-ce qu’ile empêchent de faire ou de vivre ? Quelles sont les conscéquences personnelles, sociales, professionnelles, familiales ?

Qu’est-ce que la personne a mis en oeuvre pour ne pas subir ces symptômes ? Est-ce que cela fonctionne ? …

Selon les réponses, la thérapie EMDR va être une thérapie efficace dans les cas de :

– phobie simple comme la peur des araignées, de prendre l’avion, de parler en public, de nager … 

– phobie plus complexe comme la peur de s’étouffer en mangeant, la peur de rouler sur l’autoroute sur la voie de gauche quand il y a beaucoup de monde, …

Elle peut aussi apporter de l’aide dans les situations de :

– Conflits conjugaux, 

– Problèmes familiaux et relationnels 

– Négativité 

– Colère 

– Dépression post partum, autre dépression.

– Éducation sévère, critique, restrictive.

– Humiliation scolaire, harcèlement, échec scolaire.

– Séparation, blessures graves, décès d’un être cher. 

– etc.

Il existe d’autres indications liées au vécu de situations de stress plus importants, pour soi ou les autres.

L’EMDR, comme la psychologie positive est une psychothérapie qui va conscientiser et mobiliser les forces et les ressources de la personne. Après avoir explorer tout ce qui ne fonctionne pas, je vais m’appliquer à interroger la personne sur ce qui fonctionne en elle et dans sa vie. 

Comme en psychologie positive, nous allons nous appuyer sur ce qui fonctionne pour modifier ce qui ne fonctionne pas. En le disant autrement, nous allons imaginer que le problème est résolu et quelles sont les conséquences attendues, une fois que la personne n’aura plus les symptômes. En allant encore plus loin, nous allons demander à la personne de verbaliser qui elle va être, une fois les symptômes disparus et qu’est-ce qu’elle a prévu de faire. 

Théoriquement, cela peut paraitre complexe mais dans la pratique, les personnes qui ont des phobies ou des traumatismes, s’expriment souvent ainsi :

– Si je n’avais pas peur de …, je serai comme cela et je ferai cela et il arrivera … alors enfin je pourrai être et faire ce que je souhaite depuis longtemps.

La résolution de phobie simple s’avère aisée avec des personnes sans aucun trouble anxio-dépressif et ayant un bon équilibre de vie dans tous les autres domaines de leur vie. D’où le côté magique de cette thérapie. Il convient toutefois de faire plusieurs séances, au moins 3. Une de présentation, une de déprogrammation, une de consolidation.

Souvent, les phobies ou les traumatismes font l’objet de ramifications importantes et touchent de nombreux symptômes. Dans ce cas-là, il convient de traiter chaque symptôme indépendamment.

L’EMDR est pratiqué par de nombreux thérapeutes, avec des niveaux de formations très différents. Vous pouvez demander à vos thérapeutes quelles sont leurs formations et comment ils pratiquent cette psychothérapie et pour quels symptômes afin de pouvoir établir une relation thérapeutique de confiance.